• Le lac Inlé en Birmanie, en plus des jardins flottants, c'est aussi ces dizaines de villages d'artisans, où sont installés des ateliers de toutes sortes...Tissages, fabrication de divers objets, bijoux en argent, vêtements typiques des différentes ethnies, etc...

       
       

    Les Inthas et les Shans du lac Inlé, sont des artisans qui excellent dans l'art de fabriquer tout ce qui leur est nécessaire pour vivre sur le lac et dont ils font commerce. Le travail de la forge pour la fabrication d'outils et de couteaux, le tissage pour la fabrication de longyis (tenue traditionnelle birmane), d'écharpes et de sacs shans, utilisés quotidiennement, l'orfèvrerie pour les parures traditionnelles en argent, et la fabrication de barques et pirogues pour se déplacer sur le lac, de cigares (cheerots) de chapeaux et d'ombrelles ...

    Les soieries artisanales sont réputées pour leur qualité, particulièrement les longyis aux motifs particuliers, dits Longyis d'Inle.

    Le kya thingahn (robe de lotus) en soie végétale, est un tissu fabriqué uniquement sur place à partir de fibres de lotus, extraite des tiges florales et utilisées pour fabriquer des robes pour les statues de Bouddha. (Wikipédia)

    La couleur naturelle de la fibre de lotus est beige. Mais elle peut être teinte avec des colorants naturels végétaux (écorces d'arbres, plantes, etc..) l'apparence est un peu comme celle du lin, le toucher est assez rêche... 

     

    On extrait la fibre de lotus en coupant la tige en 2. 

    C'est une matière particulière, très difficile à travailler. Elle était utilisée autrefois dans plusieurs pays asiatiques, mais le savoir-faire s'est complètement perdu au fil du temps. Seuls les tisserands du lac Inlé ont conservé la méthode ancestrale pour fabriquer les robes des bonzes de haut rang et pour couvrir les statues de bouddha.

    Il faut environ 4 000 tiges de lotus et 1 mois de tissage pour faire 1 écharpe ! C'est pour toutes ces raisons que les étoffes faites avec la fibre de lotus sont très chères. Les tiges de lotus sont ramassées par les hommes sur le Lac Inlé, et il n'y a que là que cette pratique de tissage existe en Birmanie.

     

    Les hommes récoltent les tiges des fleurs le matin (ces dernières sont détachées pour être vendues comme offrandes à Bouddha). Les femmes extraient la fibre.

    La fibre est lavée, puis séchée, placée sur des roues pour la filer. Ensuite, on l'enroule pour en faire des bobines. Tout cela est fait à la main et c'est très long. La bobine est ensuite placée dans le métier à tisser artisanal.

    C'est une fabrication très saisonnière car les fleurs de lotus éclosent principalement à la mousson. Le reste de l'année, la floraison est plus aléatoire. 

       

     

    certains motifs sont très compliqués

     

    La fibre de lotus est également utilisée en association avec de la soie.

    Le coton et la soie sont également tissés sur ces métiers ancestraux 

    Nous quittons les ateliers d'artisans et allons voir la pagode aux 5 bouddhas

     la Pagode Phaung Daw Oo

    Construite sur pilotis, sur le lac Inlé, on ne peut y accéder que par bateau. 

    Le bord de ses toits étagés, est recouvert de feuilles d'or. Sa principale caractéristique, sont ses 5 bouddhas recouverts de feuilles d'or, à tel point qu'on ne distingue plus que des amas d'or...Les statuettes à force de couches superposées d'or les unes sur les autres, sont devenues des boules difformes

    selon la tradition, elles auraient été apportées au XIIème siècle

    Une photo de 1934 montre comment étaient les statuettes à cette époque, et déjà bien recouvertes d'or...on ne distinguait déjà plus vraiment la forme des bouddhas..

    L'accès aux 5 bouddhas d'or, est interdit aux femmes... Comme à la Pagode Mahamuni, c'est la même chose......Le monastère est ouvert à tous, mais, dans la tradition du theravada, (origine indienne du Bouddhisme) seuls les hommes ont le droit de toucher les statues pour y placer des feuilles d'or.

    Juste à côté de la pagode, il y a un  hangar qui abrite une réplique de la barque royale, utilisée chaque année durant le festival annuel qui dure entre septembre et octobre pendant 18 jours. 

    La barque principale, celle qui mène le cortège, est la barge royale représentant le Karaweik, l’oiseau doré de la mythologie birmane. Ce bateau « sacré » est gardé par des sages et des prêtres, et porte une petite pagode, abritant les bouddhas de la pagode Phaung DawOo.

    photos du net

       
     

    photos du net

    L'oiseau sacré birman recouvert d'or, se trouve à la proue de la barque, il y a aussi à la poupe, le Naga royal, (serpent-dragon)... Pendant le festival, la barque royale véhicule 4 statues sacrées sur et autour du lac, avec des arrêts prévus pour la dévotion des pèlerins. Elle se déplace grâce à des barques qui la tirent à la force des rames  de dizaines de rameurs qui rament avec la jambe..

    photos du net

    La 5ème statuette de bouddha, reste dans la pagode, car dans les années 1960, la barque royale chavira, et toutes les statuettes tombèrent dans le lac...Seules 4 statuettes furent sauvées des eaux..la 5è étant par miracle revenue toute seule à sa place dans la pagode Phaung DawOo, couverte de vase et de limon. Depuis, elle est exemptée de sortie !

    Cette fête traditionnelle donne aussi lieu à des courses de rameurs debout, vêtus de costumes traditionnels. 

     

    Nous visiterons d'autres ateliers demain, et nous irons au marché de Nan Pan..Vous verrez c'est quelque chose quand les villageois des habitations lacustres se déplacent tous en même temps pour aller au marché ! Ce sera dans le prochain article si vous voulez bien, en attendant je vous laisse regarder les photos et la petite vidéo

    Pour ceux qui n'arrivent pas à voir la vidéo, le lien ci-dessous

     http://www.kizoa.fr/Montage-Video/d270453688kP970047020o4l1/vidéo-birmanie-lac-inle-village-artisans-tissage

     
     
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