Par ce beau et très chaud jour de juillet, le 22, nous sommes reçus par notre Biker national, Pat, et sa charmante épouse Soso...après avoir fait connaissance, et passé un très agréable moment en leur compagnie, nous partons avec notre guide Pat, qui connait tous les recoins de sa ville, pour aller visiter quelques parfumeries de Grasse capitale mondiale des parfums...

 

 

 

Nous montons sur les hauteurs du vieux Grasse...cette ville que j'avais connue il y a fort longtemps, lors d'un séjour de vacances à Cannes, a beaucoup changé..Lorsque j'y étais venue, je ne me souvenais pas avoir vu autant de commerces ..surtout dans le centre historique de la ville...Pat a l'habitude d'y venir en moto, donc pour lui moins de problème pour trouver une place de parking..là nous dûmes faire quelques tours avant de pouvoir en trouver une...Heureusement qu'il connait sa ville sur le bout des doigts...

 

 

L'histoire des parfums à Grasse, remonte à la Renaissance..Catherine de Médicis, venant de Toscane, et connaissant cet accessoire, encourage les tanneurs de Grasse, à créer des gants de cuir fin parfumés..Car avant d'être la cité des parfums, Grasse était la cité des tanneurs,. Mais  la noblesse n'aimait pas porter les gants de cuir, trouvant qu'ils sentaient mauvais...Les gantiers de Grasse se joignirent aux parfumeurs, pour fournir la Reine en gants parfumés.. Utilisant les plantes aromatiques de Grasse et sa région.

Couramment utilisés chez les nobles en Italie, les gants parfumés devinrent une habitude vestimentaire très prisée à la cour de France..C'est l'époque où on met du parfum sur tout...Jusqu'au XVIIème siècle ce fut la grande époque des gantiers parfumeurs...Mais bientôt les taxes sur les cuirs, et la concurrence avec Nice, firent que Grasse perdit le monopole..Alors, Grasse devint la capitale des parfums, (l'industrie de la tannerie se séparant de celle de la parfumerie)..grâce aux fleurs dont les senteurs rares y étaient cultivées, et récoltées à la main par une population locale nombreuse et industrieuse...jasmin, mimosas, rose, lavande, fleur d'oranger sauvage...

 

 Louis XIV s'inonde de parfums...pour camoufler  ses odeurs corporelles ! toute la cour fait de même...A cette époque, les nobles ne se lavaient pas (Le Roi prenait un bain tous les 4 ans !) On utilise des parfums lourds et capiteux..... A la cour de Versailles, pour camoufler les odeurs nauséabondes, on suspend aux plafonds des pâtes parfumées.. L'eau des fontaines est également parfumée..en 1714, "l'eau de Cologne" fut créée par un chimiste italien, Jean Marie Farina, vivant à Cologne..Il lui donna le nom de sa ville..aujourd'hui commercialisée par la maison française

Roger & Gallet.

Au XVIIIème siècle, l'hygiène est de mise..On se lave, on prend des bains parfumés..la cour de Louis XV, est baptisée "cour parfumée", et il est de bon ton chez les courtisans de changer de parfum chaque jour..c'est l'avènement des notes fleuries.  source :

 Master II Mémoire pour internet 

 

grâce aux cultures, aux distilleries, et aux espèces rares, Grasse devint capitale mondiale des parfums. 

En 1850, Grasse et ses parfums emploie 400 ouvriers...Le jasmin, la rose et la tubéreuse, principales sources de parfums naturels, sont alors intensément cultivés tout autour de Grasse.  

Cette industrie des parfums s'est tellement développée qu'actuellement il y a une soixantaine d'entreprises qui emploient 3500 personnes, et avec les emplois dérivés en rapport avec la parfumerie, c'est environ 10000 grassois qui vivent de cette industrie des parfums. La moitié de la taxe professionnelle de la ville provient de ce pôle industriel qui devance le tourisme et les services..(source Wikipédia)

 

3 grandes manufactures de parfums se partagent la vedette à Grasse, avec visites libres et guidées de leurs ateliers de fabrication 

Fragonard, Galimard (pas de rapport avec la société d'édition) et Molinard

 

Nous allons commencer par la visite de chez Fragonard...

 

La parfumerie d'origine est l'une des plus anciennes fabriques de parfums de Grasse. Initialement créee en 1782. Elle fut reprise en 1926 par Eugène Fuch, qui lui donna le nom de Fragonard. Baptisée ainsi en hommage au célèbre peintre Jean-Honoré Fragonard, fils d’un gantier parfumeur grassois. Les trois usines de la firme (Grasse-Centre, Grasse Quatre-Chemins et Eze-Village) accueillent plus d’un million de visiteurs par an. En 1997, a été créé le musée provençal du Costume et du Bijou, dans les salons d'un bel hotel particulier du style 18ème, près de l’usine de Grasse-Centre. Depuis plusieurs générations, ce sont les femmes de la famille qui ont repris et administrent cette parfumerie.

 

 On commence par visiter l'usine historique..

c'est très intéressant..on est amenés dans des salles où se trouvent tout un tas de cuves, alambics (ne pas oublier qu'il s'agit de distilleries, on mélange les fleurs fraiches ou sèches avec de l'eau dans la cuve de l'alambic, on chauffe, puis la vapeur distillée qui s'en échappe en refroidissant le long des serpentins, arrivera dans des condensateurs, puis des séparateurs, et donnera une essence condensée

"La concrète"..cette essence est extrêment chère... Pour obtenir 1 kg d'essence, il faut distiller entre 200 à 3000 kg de fleurs, selon les variétés !..Puis avec d'autres procédés, cette concrète est transformée en "absolue" si précieuse aux parfumeurs. Elle doit être débarassée de ses cires et pigments.

Pour certaines variétés de fleurs fragiles, l’extraction des parfums était effectuée successivement par enfleurage à froid, ou à chaud, macération, on remplaçait les fleurs par d'autres, lorsqu'elles avaient donné toute leur essence, puis la graisse saturée était lavée à l'alcool, et on obtenait "la concrète" Actuellement ces procédés ne sont plus utilisés.link  

 

Nous voyons les bacs de macération des fleurs dans la graisse de porc, là c'est du jasmin
   

	Filtrage...

 Avec le modernisme, les procédés de fabrication ont changé... l'usage des essences de synthèse grâce à la chimie moderne, est apparu au début du 19ème siècle..

 

puis nous passons dans les laboratoires, modernes, installés depuis 1926 et on nous explique tout de A jusqu'à Z..

  

(pour entendre le commentaire vidéo, couper le son du lecteur Deezer)

  

 

 

 

Maintenant les alambics sont en acier inoxydable, afin d'éviter la coloration produite par les alambics en cuivre...

 

 

 

On arrive aussi dans des ateliers de conditionnement des parfums, mise en vaporisateurs alu...et on voit aussi la savonnerie artisanale...

 

 

Autre point très intéressant, la visite (de loin ! ) de l'orgue de création du "nez" de chez Fragonard..

 

 

 

 

l'hôtesse qui guide la visite nous explique, que bien souvent les "nez" créent des parfums pour leur marque, mais aussi pour d'autres grandes enseignes, telles que Givenchy, Lanvin, Dior, Lancôme ou autres prestigieuses maisons. Selon le désir desdites marques, en fonction de leur ligne de produit, et du dernier de la gamme qu'ils doivent sortir, on mettra tous les "nez" des parfumeries en compétition et on leur demandera de faire tels ou tels assemblages ...notes boisées, vétiver, patchouli, fleuries etc...afin que le parfum crééé corresponde à ce qui est requis.  Actuellement, il n'y a que 50 "nez" officiels dans le monde, travaillant pour les grandes parfumeries...5 grandes marques ont leur "nez" attitré..link  (source Wikipedia)

 

On visite aussi, le musée historique du parfum, avec une exposition de matériel, alambics, documents, relatant l'histoire des parfums de la plus haute antiquité jusqu'à nos jours.. des collections de flacons rares, signés Guerlain, Lalique, etc...

 

  Quelques costumes provençaux des femmes de la région au cours des siècles...

 

Et on termine par la boutique, où sont proposés à la vente tous les parfums signés Fragonard, eaux de toilettes, savons etc...

 

 

 

Inutile de vous dire que je n'ai pas résisté..pour faire des petits cadeaux, on trouve de quoi...les "oeufs" en savons colorés et parfumés m'ont bien plu..ainsi qu'un assortiment d'huiles et bains moussants, et autres...bref, nous repartons avec des paquets ! Autour de la fabrique, il y a des très beaux jardins, qui dominent la ville de Grasse...et un petit train touristique qui amène les visiteurs jusqu'à la fabrique...

 

 

Puis nous passons devant la parfumerie Molinard... Pas le temps ni l'envie de refaire une visite complète des ateliers de fabrication. Une autre fois peut-être..Un arrêt photo, et nous continuons notre chemin..  

 

 

 

 

 

Puis nous partons pour visiter la parfumerie Galimard... moins imposante que ses deux consoeurs, mais offrant également beaucoup de produits..De plus, ça tombe bien, elle se trouve sur nôtre chemin du retour... 

 

Jean de Galimard, Seigneur de Seranon, originaire de  Bourgogne, vient en 1747 s'installer à Grasse avec sa famille, afin d'y créer une entreprise de gantier-parfumeur...Mais il n'avait pas d'héritier mâle..A sa mort, son nom s'éteignit son entreprise aussi...  

De succession en succession, le patrimoine de la famille - des documents et des portraits, essentiellement - s'est retrouvé entre les mains des Fontmichel, descendants indirects des  Galimard. Et l'idée a jailli, après-guerre, de faire revivre le nom et l'entreprise. Gaston de Fontmichel (le père d'Hervé, maire honoraire de Grasse) s'associait dans cette entreprise avec un ingénieur-chimiste, Joseph Roux - père de Jean-Pierre, l'actuel Pdg de la société - et les deux  hommes relançaient l'affaire et la

 réabilitation de la parfumerie..

Dans les années 60, les associés se séparent. L'entreprise est récupérée par la famille Roux et Jean-Pierre succède, avec ses trois soeurs, à son père, décédé en 1965.

  (source : http://www.grasse.maville.com)

 

 

 

Nous ne resterons pas très longtemps dans cette parfumerie, n'ayant pas l'envie de refaire une visite complète des ateliers de fabrication, dont la précédente vient juste de commencer. La prochaine est dans environ trois quarts d'heure....pas plus que participer à un atelier de "création de parfums" puisque cette maison offre la possibilité de le faire, dans une salle spéciale appelée le "studio des fragrances" où pendant 2 heures, on peut créer son propre parfum, avec l'aide d'un "nez"..et   ensuite..l'acheter bien sûr !

nous allons directement voir la boutique, en passant d'abord par quelques salles d'exposition..

 

 

mais l'heure tourne, l'après-midi est déjà bien avancée, et nous devons rentrer à Menton..quelques kilomètres en perspective..nous ne voulons pas faire la route à la nuit tombante. Direction la voiture de Pat, d'autant que nous devons récupérer la nôtre chez lui... 

Nous retrouvons Soso, et sa soeur avec plaisir.. et après que nous leur ayons dit que nous avions abrégé les visites des parfumeries, car cela devenait un peu lassant, sa soeur nous dit en plaisantant : "Fragonard, Molinard, Galimard...y en a marre !"  Pleine d'humour la soeur de Soso..

Après un dernier moment passé avec eux, nous reprenons la route de Menton..

Une excellente journée, pleine de découvertes, et très agréable, avec de si charmants hôtes que j'espère bien revoir, chez nous cette fois...

 

 

 

 

 

Merci de vos visites et commentaires...à bientôt