blog de voyages - divertissement - cinéma - théâtre - sorties - coups de coeur - coups de gueule - société en général
10 mars 2014
La suite sur le lac Inlé...Impossible de se parler dans la pirogue...Le bruit du moteur, la vitesse et le vent nous en empêchent...Assez difficile déjà de prendre des photos avec le tangage de l'embarcation qui bouge beaucoup en croisant d'autres pirogues (effet vagues), sauf à l'arrêt du moteur pour les photos des pêcheurs Inthas ...Ce n'est qu'arrivés à notre hôtel le Golden Island Cottages, avec la haie du personnel qui nous accueille en musique, que nous voyons calmement le lac et son environnement.
Le lac Inlé, situé dans l'état Shan, à 884 m d'altitude, mesure 22 Kms de long et 11 dans sa partie la plus large, et sa superficie est de 120 km². Il est alimenté par plusieurs rivières. Le lac a été colonisé à partir de 1359, par des Inthas (littéralement "fils du lac") venus de la ville de Dawe, au sud du pays.
L'une des originalités du lac Inle est la manière dont les pêcheurs conduisent leur embarcation. Une posture célèbre qui illustre une technique de pêche unique au monde
Les pêcheurs rament debout sur une jambe à la poupe de le pirogue, et l'autre enroulée autour de la godille. Ceci leur permet de voir au-dessus des plantes qui couvrent une grande partie du lac et garder leurs mains libres pour la pêche qu'ils pratiquent avec un filet fixé dans un panier conique de bambou de 3 m de hauteur. Le poisson est ensuite harponné depuis le sommet émergé du cône. Ces pêcheurs ressemblent ainsi à des acrobates et c'est bien le cas...Ils donnent un spectacle...
Car... Ce sont les faux pêcheurs du lac Inle …
Auparavant, il y a fort longtemps, cette technique de pêche du lac Inle était effectivement basée sur l’utilisation d’une sorte de cage en bambou, tapissée d'un filet, qui était plongée dans l’eau.
Mais elle n'est absolument plus utilisée sur le lac. Par contre, les pêcheurs et presque tous les hommes rament avec une jambe, sur le lac. Les femmes rament assises dans la pirogue
A l’entrée du lac, en arrivant de Nyaung Shwe (principale ville en bordure du lac), ces faux pêcheurs attendent les touristes pour les photos moyennant de l'agent .
Ces "pêcheurs figurants" ont bien senti le filon qu'ils pourraient exploiter et gagnent bien mieux leur vie que les vrais pêcheurs !.
Les touristes qui ne restent que quelques heures sur le site, quittent le lac Inle en ayant vu uniquement ces pêcheurs, pensent que cette technique de pêche est toujours utilisée.
Les "vrais pêcheurs" n'ont pas de filet conique. Debout à la poupe de la pirogue, le pêcheur dépose son filet dans l’eau en ramant avec une jambe. Ensuite, il amène les poissons vers son filet en tapant violemment la surface de l’eau avec sa rame. puis le filet est récupéré, par le pêcheur, en étant debout sur la pirogue. Et c'est déjà un exploit de se tenir debout comme cela !
Autre technique de pêche: ils frappent l'eau avec leur rame pour faire venir le poisson, puis, assis au bout de leur pirogue, pratiquement à ras le l'eau, ils immergent une planchette sur laquelle est enroulée une ligne munie d'hameçons. Il existe aussi une pêche à la nasse ou au casier. Le pêcheur immerge un casier métallique, dans lequel viendront se prendre crevettes et petits poissons.
La deuxième particularité du lac Inle, ce sont ses jardins flottants.
Les jardins flottants sont constitués d'un matelas de racines, extraites des parties les plus profondes du lac, d'algues et de vase, qui sont rassemblées en « nappes » sur lesquelles on a déposé une mince couche de terre.
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Ces masses de végétaux superposées sur une hauteur de plus d'1 mètre se sont formées au fil des temps. Sur ces radeaux de végétation naturelle, le cultivateur dispose vase et algues pour réaliser des "planches de culture", bandes de terre dans lesquelles ils enfouissent des graines ou repiquent des plants issus d'une pépinière. Ainsi ces petites îles artificielles accueillent des cultures de tomates, de courgettes, de fleurs...
Afin d'éviter que les jardins flottants dérivent, l'eau étant peu profonde à ces endroits les cultivateurs enfoncent dans le sol de grands piquets de bambou de 5 m de haut .Ces supports de cultures sont rangés en bandes de 2 m de large environ, séparées par des canaux très étroits où peut se glisser une pirogue.
Ces jardins montent et descendent avec le niveau de l'eau, ce qui leur permet de résister aux inondations. Ils sont extrêmement fertiles, grâce à l'eau chargée de nutriments.
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Le seul mode de déplacement est la pirogue, à rame ou à moteur...Il n'est pas rare de voire plusieurs pirogues sous les habitations lacustres, il en faut plusieurs par famille...
Mais ces jardins s'étendent de plus en plus, réduisant la surface du lac ce qui perturbe l'équilibre écologique.La jacinthe d'eau pose aussi un problème majeur. Elle obstrue les canaux et couvre de larges surfaces du lac, privant les plantes et les animaux de la lumière du soleil.
Des campagnes de lutte mécanique à grande échelle ont eu lieu depuis vingt ans, avec un certain succès. Les efforts d'éducation de la population et d'autres mesures de contrôle ont aussi porté leurs fruits. À un moment, tout bateau arrivant à Nyaung Shwe depuis le lac était ainsi tenu d'apporter une certains quantité de jacinthes d'eau.
Les villages, sont au nombre d'une quarantaine et sont bien sûr entièrement sur pilotis, habitations mais aussi rues et passerelles. Les écoles sont sur la terre ferme, dans les villages autour du lac
L'assainissement des villages autour du lac est aussi une cause de souci pour les officiels de la santé : les eaux usées vont directement dans le lac.
Pour leur apporter une eau saine, certains villages de bords de lac, ont maintenant des puits isolés dans les terres.
A la pollution agricole locale s'ajoutent les apports d'engrais et de pesticides en provenance des cultures environnantes, puisque la région est totalement exploitée par l'homme (75 % des terres birmanes sont agricoles). Ces polluants sont transportés par les trente rivières qui alimentent le lac et se retrouvent dans les organismes des poissons qui y sont pêchés.
La construction de plus en plus d'hôtels participe à la déforestation, ce qui augmente l'entrainement de déchets végétaux vers le lac. Ces déchets se transforment en boue et diminuent petit à petit la profondeur de celui-ci.
La pollution sonore constitue aussi maintenant un problème, du fait des diesels bas-de-gamme et sans pot d'échappement des bateaux, qui viennent troubler la quiétude du lac.
Le trafic de plus en plus important des pirogues à moteur contribue aussi à la pollution.
Il existe aussi des pirogues taxis...Les locaux les empruntent pour se rendre aux marchés...je dis bien aux marchés, car il y en a plusieurs, dont un qui tourne sur 5 jours, autour du lac...Certaines pirogues taxi sont surchargées...jusqu'à 15 personnes avec les sacs à provisions, caddies etc...
Sur le lac Inlé, il y a encore énormément de choses à voir, notamment les villages artisanaux, les marchés, les pagodes et temples...ce sera dans de prochains articles, car je vais y consacrer plusieurs volets...En attendant, Je vous laisse regarder les photos, à bientôt