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Suite des visites du 11 mars 2014
Après le marché spectaculaire de Nam Pan, la visite du quartier des forgerons de Se-Khong, sur le lac, nous reprenons la pirogue pour aller dans un autre village, et assistons à fabrication de cigares, les cheeroots...
Tout d’abord, il faut savoir que les cheroots sont originaires du Tamil Nadu en Inde. Le mot cheroot dérive du français « cheroute », lui-même issu du mot tamoul « churuttu », signifiant « rouleau de tabac ». Le mot serait passé en français au début du XVIe siècle, à l’occasion des premières implantations françaises dans le sud de l’Inde. Ce mot aurait pu par la suite être absorbé par l’anglais. En remontant à l’époque de colonisation du XIXe siècle, les cigares birmans étaient aussi si populaires parmi les Britanniques qu’un administrateur impérial les avait décrits comme « le visage typique de la Birmanie ».
Ces cigares sont très renommés dans le pays pour leur parfum spécial . La fabrication des cigares appelés «Cheroot» est surtout effectuée par les femmes. Les femmes assises en position du lotus, sont occupées à rouler du tabac, et à confectionner ces cigares .
L’enveloppe est généralement formée d’un feuille de « than », nommée « thanal-phet » et l'intérieur est composé de riz, de miel, de tamarin, d’un mélange de tabac broyé, de vin de bananes , d’anis étoilé, et de sucre brun. Mais il y a d'autres parfums qui sont aussi associés.Enfin, on les colle à l’aide d’un type de colle faite à base de riz gluant.
Ces petits cigares verts, roulés à la main, apportent un revenu régulier à une poignée de femmes. Ces cigares shan, à bouts coupés des deux côtés aux ciseaux, sont un pur produit du lac, le filtre est en papier maïs, le tabac y est mélangé avec des herbes aromatiques, et selon le mélange le goût peut en être légèrement différent, ces cigares sont assez légers.
ici on voit aussi le pot vert contenant la colle, faite de riz gluant
Un sac en plastique rempli d'eau, accroché au plafond, permet de faire peur aux mouches et moustiques...Ils se voient dedans d'une taille énorme, et fuient !
Les femmes collent les bandes autour et rassemblent les cigares par botte de 100 puis les attachent ensemble. Elles iront les vendre sur les marchés.
Chaque jeune femme assise en position de lotus peut en rouler jusqu’à 1000 par jour.
Hommes et femmes fument le cheeroot en Birmanie, surtout en pays Shan.
Puis, c'est au tour de la fabrication d'une pirogue...
La fabrication d'une pirogue est longue et difficile, surtout très fatigante pour les artisans...Car les pirogues sont fabriquées en teck, et il faut un tronc entier de cet arbre pour sa réalisation...
il faut scier des planches de toute la longueur de la pirogue. Pour scier, deux travailleurs tiennent une longue scie. Un se met en haut sur une sorte de mezzanine, l’autre se met en bas. Chacun tient un bout de la scie. Ils oeuvrent simultanément, comme les charpentiers de marine
Les outils sont simples, haches, scies, rabots, chignoles, marteaux, et autres outils pour le bois ..
Une fois les planches sciées et rabotées, un ouvrier perce les trous pour mettre les chevilles qui vont servir à assembler les planches de la structure,
Une pirogue traditionnelle de 15 mètres demande un mois de travail à cinq ouvriers, une plus petite sera faite plus vite. Une de 25 mètres sera bien sûr beaucoup plus longue à fabriquer. Elles sont faites sur commande.
Une fois la structure terminée, elle est recouverte d’une résine noire, faite de goudron et d'un mélange de colle végétale, résistante à l’eau. Elle sera vendue aux alentours de 2000 € et devrait, si elle est bien entretenue, durer 30 ans. Le teck utilisé provient des forêts de l’Eta Kaya.
La pirogue est l'élément indispensable aux villageois pour se déplacer, il y en a au moins une par famille, et il faut qu'elle dure très longtemps...c'est l'équivalent de notre voiture, dans la pirogue on entasse toute la famille, les outils, les matériaux, les récoltes..
Après toutes ces visites de la matinée, il est temps d'aller se restaurer, car le petit déjeuner est loin...Le restaurant qui nous accueille se trouve en bordure du lac,
c'est le Inn Than Lay -2 à Taunggyi
L'endroit est très agréable, on est sur une terrasse qui domine le lac...
De la terrasse, nous assistons au va et vient incessant des pirogues chargées de primeurs ou autres diverses marchandises, les familles qui reviennent du marché, les paysans qui rament dans les pirogues et qui vont entretenir leur jardin flottant.
et aussi les pirogues qui transportent des denrées ou matériaux..
Le cadre du restaurant et l'accueil sont très sympathiques, de même que le menu qu'on nous sert..
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Nous continuerons les visites de l'après midi dans l'article suivant, si vous voulez bien...en attendant, je vous laisse regarder les photos et la petite vidéo.. @ bientôt