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Suite du 9 juin 2010...
Nous partons en direction de Monument Valley..Immense territoire sauvage à la frontière de deux états, l'Arizona et l'Utah, qui ne peut donner toute sa dimension sur des photos ou des vidéos, tellement c'est à l'infini..
70000 km2 de plaine désertique et sableuse hérissée de monolithes de grès rouge, atteignant parfois plus de 300 m de haut, roches d'un rouge brun qui émergent de l'étendue et alternent entre les dunes de sable et les arches naturelles. C'est grâce à un western tourné par John Ford en 1938 que le grand public a découvert cette immensité aux formes étranges. Depuis, des dizaines de films furent tournés dans ce décor grandiose. Ce parc naturel de Monument Valley appartient aux indiens Navajos qui ont la charge de préserver et d'administrer cet endroit unique, ayant toutes les caractéristiques d'un parc national .
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Un président est élu parmi les indiens, et celui-ci a les pleins pouvoirs pour l'administration du parc..Celui qui est actuellement en charge, mais va bientôt la quitter, son mandat arrivant à expiration, a peu de chances d'être réélu, car il va à l'encontre de tout ce que les indiens veulent préserver..Lui voudrait faire du béton un peu partout, faire construire des hôtels, des restaurants, pour les touristes..le début de la fin quoi ! Les territoires indiens de Monument Valley, possèdent leur propre police tribale, qui travaille en collaboration avec la police des Etats d'Arizona et d'Utah. Cette police accomplit un travail remarquable, souvent avec peu de moyens, et dans des conditions difficiles.
Après la longue marche, pendant l'hiver 1863, et la déportation des indiens, qui à pied et dans des conditions inhumaines, poussés par l'armée, parcourirent 500 kilomètres dans le désert vers Fort Summer, dans l'Ouest du Nouveau Mexique, pendant 20 jours. Si certains parvinrent à s'échapper, beaucoup moururent.. femmes enfants et vieillards épuisés et mourants sont laissés sur le bord du chemin. Les survivants furent parqués dans une réserve, "Bosque Redondo", réserve maudite, pratiquement sans nourriture et sans eau. Sur les 9000 Navajos prisonniers du début de la longue marche, il ne resta plus que quelques centaines de rescapés..un génocide qui ne disait pas son nom. Ceux qui survécurent aux épidémies, au manque de nourriture et d'eau, aux conflits avec les autres tribus prisonnières, (Apaches et Hopis, venus les soutenir pour défendre leurs terres contre l'Armée américaine, sur l'appel désespéré de Géronimo) finirent par obtenir leur libération par un traité, mais furent cantonnés dans ce qu'on appelle "territoires" ..Ils annexèrent quelques plaines environnantes et vécurent de l'élevage des bovins, moutons et chèvres, tout en cultivant la terre ...Leur nombre décupla, tout comme celui de leur cheptel qui devint vite trop important...le gouvernement américain instaura alors des quotas, qui mirent les indiens dans l'obligation de trouver d'autres débouchés économiques. C'est une des raisons pour lesquelles, ces mêmes indiens,
participèrent à la seconde guerre mondiale, enrôlés dans l'armée américaine pour leur faculté de communication dans une langue que personne d'autre ne pouvait comprendre, ce qui leur donna une place sans égale dans les équipes de transmissions.. Les allemands ne purent jamais déchiffrer les messages transmis dans la langue indienne, quelle soit Apache, Navajo, ou Hopi..
Puis ce fut presque au même moment, la découverte de gisements de pétrole et de minéraux dans les territoires indiens...ce qui assura une manne financière pour les Navajos, qui négocièrent des contrats avec des entreprises pétrolières, ce qui leur permet aujourd'hui de vivre très correctement, tout en continuant l'élevage, et en gérant leur immense territoire, le plus grand des territoires indiens des USA "Navajoland", ajoutant à leurs revenus celui du tourisme.
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Il fait une chaleur à couper au couteau dans ce désert..On cuit sur place avec le vent torride qui dessèche..Nous sommes attendus par nos amis Navajos qui nous ont concocté un barbecue en plein désert, mais il faut d'abord aller sur place..Hop, on monte dans les pick-ups..Les indiens sont super sympas, souriants et pleins d'égards..Les pistes sont assez raides, cahotiques, pleines de roches et de gros cailloux..ça brinquebale, secoue, et je ne parle pas de la poussière..du fait que j'ai quelques problèmes de cervicales qui coincent, j'ai eu la chance avec une autre personne du groupe de monter à l'avant du
pick-up..la suspension est meilleure ! on était secouées mais beaucoup moins que ceux qui se trouvaient sur le plateau derrière, assis sur des banquettes sous un auvent pour protéger de la cuisson du soleil..ça rigolait derrière !! à chaque virage, les uns se retrouvaient sur les autres... mais idéal pour les photos et vidéos !
Par contre, dans la cabine, la chaleur était d'enfer, malgré les fenêtres ouvertes, et la poussière avec le vent rentrait partout..
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enfin, après une petite demi-heure de piste, et avoir vu des paysages dignes des plus beaux westerns qui furent tournés ici (John Ford était tombé amoureux de ce site, et s'asseyait à un emplacement particulier pour admirer les couchers de soleil)
On arrive au fond d'un canyon, où nous attendent les femmes Navajos qui font cuire le frichtis...
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On fait la queue en plein soleil, avec nos assiettes en carton pour y recevoir notre pitance, et les plaisanteries vont bon train.. Le barbecue est opérationnel, basique à souhait juste un cercle métallique, au centre duquel du charbon de bois où grésillent les braises, un grille installée sur le dessus, ...
On nous met d'abord dans l'assiette, une énorme galette de maïs cuite sur le barbecue, puis dans la galette, on y met la viande de boeuf cuite sur les braises, et enfin on ajoute les légumes autour (salade, carottes, maïs et haricots), puis une bonne louche de sauce... Un Mac'Do primitif, mais du genre, pas facile à manger, surtout la viande qu'il faut découper comme on peut, avec une fourchette en plastique qui casse (même si le couteau est costaud lui)....elle a oublié d'être tendre...Côté boissons, on a de l'eau en bouteilles, et une boisson locale faite à base de fruits rouges ...
En dessert, on nous sert une salade de fruits.
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Heureusement, pendant le repas, on est installés sous des auvents, sinon, on serait tous mûrs pour l'hospitalisation avec une bonne insolation...Mais malgré tout, on crève de chaud, et le vent qui fait tout voler, assiettes, gobelets, casquettes et nous amène du sable et de la poussière partout, est bouillant...J'ai toujours mon écharpe de mousseline genre mousmée, qui m'est bien utile...
Nos hôtes sont vraiment très sympas..on les aide à débarasser, et ranger tout leur matériel dans les pick-ups et 4 X4..
Puis nous redescendons vers la vallée, en reparcourant pistes et petits canyons..au passage, nous visitons quelques étals de vente d'objets et bijoux artisanaux typiquement Navajos...leurs bijoux sont superbes, les turquoises y tiennent une place prédominante..
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Evidemment, je ne peux m'empêcher de faire des emplettes pour toute la famille..
Nous croisons des motards aussi, qui ont l'air de savourer l'instant vécu sur leurs bécane, fendant l'air chaud, dans ce décor lunaire..
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Après avoir regagné l'entrée du site, nous entrons dans le "visitor's center"..
Dans plusieurs salles climatisées (ouf, ça fait du bien !) , il y a des splendeurs exposées...bijoux indiens de grande valeur en argent avec des turquoises (les femmes indiennes vendaient leurs bijoux aux américains pour acheter de la nourriture lorsqu'ils les ont poussés dans les réserves, les laissant mourir à petit feu.. Des tenues traditionnelles indiennes Navajos, poteries, sculptures de bois, et flûtes en bois (les indiens sont des virtuoses avec cet instrument, et chaque Navajo possède la sienne, offerte par la famille ou héritée de son père)..
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Puis nous voyons aussi un peu plus loin, leurs habitations traditionnelles (les hogans) genre d'igloos en bois, recouverts de terre humide, mélangée à de la paille ou écorces de végétaux, qui une fois séchés deviennent aussi dur que de la pierre...très vastes à l'intérieur.Les indiens Navajos n'étaient pas vraiment nomades..c'était des sédentaires qui vivaient principalement de la chasse, de la pêche et de l'élevage (des chèvres, et des moutons notamment, dont ils utilisaient les peaux et la laine)
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Jusqu'à l'arrivée des Espagnols, ils ne connaissaient pas les chevaux...ils se déplaçaient à pied lorsque c'était nécessaire pour la chasse, et utilisaient les tippies comme habitats lors de leurs déplacements sur de grandes distances, notamment pour chasser le bison, principale nourriture des indiens à l'époque, avant que des criminels tels que "Buffalo débile"et ses hordes de fous furieux, exterminent les troupeaux pour arriver ensuite à exterminer les indiens, en les faisant mourir de faim..
Maintenant on peut voir des élevages de chevaux dans des ranchs indiens, ils sont là aussi pour offrir aux touristes, le plaisir d'une balade dans Monument Valley.
Fait trop chaud pour travailler hein ...une tite sieste ?...Of course
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Rhonnn...Puzzz
Nous reprenons la route en direction de Tuba City, afin de trouver notre hôtel, le Quality Inn, et dîner sur place ..De ce côté de la route, nous avions 1 heure de moins que de l'autre côté situé, en Arizona.. Ce motel fut beaucoup mieux que le précédent, se trouvant du côté Utah, en plein coeur des terres Navajos, d'ailleurs les proprios sont indiens...L'accueil fut chaleureux, mais là encore, il fallu monter les valoches à l'étage, sans ascenseur...Le buffet du dîner fut copieux et varié, et le petit déjeûner du lendemain matin, très bon et copieux aussi..ça nous a changé de celui de la veille !..La déco de l'hôtel est typiquement indienne, avec une boutique objets d'art artisanal, et dans la salle de restaurant, des échevaux de laine teinte avec des pigments naturels, ainsi qu'un grand métier à tisser...
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Le lendemain matin, nous partirons vers Grand Canyon, la route 66, et Laughlin..
mais ce sera pour le prochain article si vous voulez bien..
Merci de vos visites et commentaires, à bientôt