• Toujours le vendredi 4 novembre 2011.. Nous arrivons à Pondichery vers 14 heures, après avoir traversé les embouteillages...et arrivons en vue de notre hôtel

    C'est le Atithi Hotel, situé non loin du centre ville, dans lequel nous avons un bon accueil , et une très belle chambre.. Bel hôtel, très moderne..

    notre chambre est bien équipée, confortable et spacieuse..Nous avons une belle salle de bain assez "design", un frigo, et un plateau avec bouilloire électrique, thé, café, et bouteilles d'eau offertes

     

    il y a une belle piscine sur le toit

    Nous allons y rester une seule nuit...dommage...Nous y déjeûnons rapidement. L'après midi, il est prévu une balade à pied dans les anciens quartiers français...et une balade en rickshaw...

    Beaucoup de choses à voir dans cette ville, ancien comptoir colonial français, où des bâtiments administratifs sont toujours là, certains mieux entretenus que d'autres...(consulat, Hotel de Ville, librairie-bibliothèque française, Alliance française..c'est d'ailleurs à l'Alliance Française que notre guide a perfectionné son  français, après l'avoir appris à l'école catholique française...)

    L'Alliance Française

    Il faut savoir qu'en 1962, date du rattachement légal de l'ancien comptoir colonial français à l'Inde, les indiens de Pondichéry, ont eu le choix d'opter par souscription, pour la nationalité Française,  ...Ils furent environ 7000 familles à opter pour notre nationalité, et on comprend pourquoi !! notre système de protection sociale est unique et convoité. Dès lors, les jeunes hommes, souvent catholiques, de bonne famille s'engagent dans l'armée française et partent en métropole. Ils en reviennent quelques décennies plus tard, et vivent confortablement de leur retraite. Beaucoup de familles partiront vivre en métropole et y resteront.

    Le Foyer du soldat

    l'hôtel du gouvernement

    Mais pour ceux restés en Inde, tout n'est pas aussi facile... On les appelle les "Franco-Pondichériens", beaucoup n'ont jamais vu la France et ne la verront sans doute jamais, et une minorité d'entre eux seulement parle français..85% ne parle que Tamoul..Impossible pour eux de reprendre la nationalité indienne, ou d'avoir la double nationalité..beaucoup sont les enfants, petits-enfants des optants, ou leurs veuves, n'ayant pu obtenir la nationalité française même par mariage (les conditions d'obtention n'étant pas automatiques, il fallait qu'elles soient présentes à Pondichéry lors de la souscription et en fassent la demande)..

    Leurs enfants ou petits-enfants pourront peut-être, avec une bourse d'étude, fréquenter le Lycée Français, avec ses 13000 élèves..le plus important établissement scolaire de Pondichéry..

    Beaucoup appartiennent à des classes défavorisées vivant de certaines allocations versées par les services sociaux du Consulat de France. Sur les 6500 personnes inscrites au consulat, plus de 500 vivraient en très grande précarité. D'autres, qui sont étudiants, peuvent bénéficier de bourses pour continuer des études supérieures en métropole, et bénéficier des diverses allocations versées en France.

     

    Le Consulat de france

     Un peu d'histoire pour cette partie de l'Inde qui il n'y a pas si longtemps faisait partie de nos "territoires d'outre-mer"..Pondichéry, anciennement "Poudouceri", était déjà une ville très bien placée pour les échanges commerciaux dans l'antiquité..

    Pondichéry entre dans l'histoire de France lorsque la Compagnie des Indes françaises, achète en 1673 un petit village côtier, nommé Poudouceri, au sultan de Bijapur. Pondichéry devient ainsi la tête de pont des intérêts commerciaux de la France en Inde. Il faut cependant attendre 1685 pour que François Martin, nommé « directeur de la côte de Coromandel », mette Pondichéry sur la voie de la prospérité.

      

    Les frictions avec les Hollandais, (implantés dans la région depuis bien plus longtemps que les Français,mais après les Portugais) et la mort de Martin en 1706, ralentissent le développement de la ville. Il faut attendre la fin des guerres de Louis XIV et l'arrivée de Pierre-Christophe Lenoir en 1726 pour que les affaires reprennent.

    La ville est ensuite dirigée par Benoist Dumas en 1735 puis par Joseph François Dupleix en 1742.

    C'est sous le mandat de ce dernier, et grâce à lui, que Pondichéry connaît son apogée. Grâce à ses victoires militaires contre les Britanniques, il étend le territoire autour de la ville et dans le sud de l'Inde, et exerce une influence considérable dans les affaires des princes et souverains de la région.

     

    La ville, qui se situe dans la tradition portugaise, combine port, factoreries et fort, et distingue entre la « ville blanche », bien dessinée, habitée par les riches colons, et la « ville noire » habitée par les populations indiennes tamoules. En bordure de mer, sur la dune la plus élevée, est édifié le fort, et de part et d’autre la « ville blanche ».

    le phare, datant du 19ème siècle

    l'église Notre-Dame-des-Anges encore en cours de réfection lors de notre visite

    L'essor de Pondichéry est donc spectaculaire, à l'image de tout le commerce colonial français depuis 1720. La Compagnie française des Indes est une affaire très rentable dont les progrès inquiètent sa rivale, la Compagnie anglaise des Indes orientales. L'Angleterre déclenche une guerre sur mer et sur terre, assiègeant et cherchant à prendre Pondichéry..Mais Ils sont battus, et Dupleix réussit à reprendre Madras aux Anglais. L'Empereur Moghol reste en dehors de toute cette agitation, Les comptoirs ne sont plus sous sa gouverne, et ceux de France sont entièrement placés sous le contrôle du roi Louis XIV.

    Malgré le succès des français, au cours des siècles suivants, les comptoirs resteront toujours une source de conflit entre les différents pays qui voudront se les approprier..Depuis la découverte de la route des Indes, par Vasco de Gama, ce sont les Anglais qui finalement au XIXe siècle arriveront à asseoir leur domination, après les Portugais, les Hollandais, les Danois, les Suédois. Les Français n'obtiendront le contrôle que tardivement après de nombreux échecs. Et au 20ème siècle, après l'indépendance de l'Inde, le 15 août 1947, l'Union Indienne, réclame les territoires des comptoirs comme partie intégrante du pays. Ils ne seront rendus que progressivement, et avec négociations.

    statue de Gandhi

      

    monument aux morts français guerre 14-18

    Pondichéry servit de base de renfort française, pendant la guerre d'Indochine

    Le gouvernement du général de Gaulle (revenu au pouvoir en 1958) fait patienter l'Inde jusqu'à la fin de la guerre d'Algérie pour faire ratifier le traité par le Parlement (août 1962, transfert de jure). Pendant une période de six mois, les habitants des comptoirs ont la faculté d'opter pour la nationalité indienne ou française, selon leur domiciliation au moment du transfert, et suivant les modalités du traité, ou ne rien faire (perte de l'ancienne nationalité française). Ainsi s'achèvent trois siècles de présence française. (source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pondich%C3%A9ry)

      

    Pondichéry possède une architecture unique, héritée du mélange des identités qui se sont succédé dans ses murs et de son passé colonial. On arrive à distinguer deux types d'architectures différentes : Française, et Tamoule, surtout présentes dans la vieille ville déclarée zone sauvegardée par le gouvernement de Pondichéry.

    On peut voir les noms des rues en français (signalisation bilingue français/tamoul), présence de trottoirs et de système d'évacuation des eaux usées. C'est aussi dans cette partie dite du "Quartier français" ou tout simplement "France" que l'immobilier est le plus cher avec de grandes villas de style colonial comprises dans le rectangle formé par les rues Belcombe (Nord), de Bussy (Sud), Gandhi (Ouest) et l'avenue Goubert (Est). Les grandes familles des castes dominantes Naïdu (caste des érudits), Chetiar (caste du monde des affaires) et Brahman (caste des religieux) de Pondichéry habitent au cœur de cette zone aux jardins calmes et luxuriants, en bordure d'océan. On note aussi l'absence de déchet dans les rues, pas de vaches errantes, ainsi que le calme (pas de klaxon, pas de musique dans la rue, ni de moteur bruyant) et l'influence océanique (micro-climat, températures plus fraîches).

    Les différents bâtiments des rues de Suffren et Dumas ont toujours une façade pimpante, les rues alentours sont très calmes et correspondent bien à la "ville blanche" occupée par les colons français et l'administration de l'époque. Le Consulat de France arbore fièrement le drapeau tricolore, et les gendarmes locaux, portent toujours le képi de feutre rouge..

    Dans cette partie de l'Inde, les hommes portent le "dhoti", genre de pagne court, qu'il tiennent entre deux doigts, comme les pans d'une jupette..et ils s'éventent souvent les cuisses avec ! (et le reste aussi...) Il s'agit d'une grande pièce de coton, blanche ou en madras, qu'ils s'enroulent autour de la taille. Pondichéry et sa région sont les endroits où il y a beaucoup de filatures et tissages de coton. Ici pas de turban comme en Inde du Nord...

    Il n'y a pas de plage à proprement parler à Pondy, mais une "promenade" qui longe la mer, avec des marchands ambulants, des petits kiosques et paillottes..les pondicheriens viennent s'y rafraîchir..

    Un peu plus loin, il y a des pêcheurs..

    Retour dans le centre de Pondy, pour voir les boutiques des rues animées et commerçantes, où le bruit et l'agitation sont typiques de l'Inde..klaxons intempestifs, pétarades de motos...

    la civilisation "indienne" avec son animation, ses hordes de deux roues, et le bruit incessant

    le grand temple dravidien de Pondichéry

    Les temples allument déjà leurs projecteurs, la nuit tombe très tôt..les marchés nocturnes se mettent en place..

     Retour à l'hôtel pour le dîner..

    Un coup d'oeil sur la piscine au dernier étage, avec vue sur la ville

    Demain sera un autre jour, nous continuerons les visites de Pondy le matin, et ensuite, nous prendrons le train pour Madurai..une vraie expédition..6 heures dans ce tortillard..mais ce sera dans le prochain article si vous voulez bien...

    Merci de vos visites et à bientôt  

     

     
     
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