• Vendredi 11 novembre 2011, nous quittons notre bel hôtel ultra moderne de Cochin, après avoir réglé notre note, et je dépose mes cartes postales, dûment affranchies, à la réception pour qu'elles soient envoyées à leurs destination..la jeune femme de l'accueil me dit "no problem" et les dépose dans un bac où il y en a déjà un bon paquet...le mien correspond à une vingtaine de cartes...qui ne sont jamais arrivées, même après plus de deux ans et demi !!

    J'ai fait confiance, et me suis fait avoir...

    Inde du Sud (17) Kovalam (1)

    d'habitude, je cherche toujours une boite postale pour les envoyer moi-même...mais bon...dans un bel hôtel comme ça, moderne et bien administré, j'aurais pu penser que cela aurait été facile..malgré mes réclamations aucune de ces cartes n'a été reçue par leur destinataire, je pense qu'elles ont servi de cale-pied au bureau du manager de l'hôtel ! ou bien sont restées en souffrance dans une corbeille quelconque...ça m'apprendra ! J'aurais dû les donner au guide, quoi que là encore dans certains voyages, ça a été un souci...

    Nous devons aller en direction de Kovalam..Nous avons 6 heures de route à faire depuis Cochin...Heureusement de nombreux arrêts nous permettront de nous dégourdir les gambettes...et sur la route, nous nous arrêterons pour visiter une fabrique artisanale de coir...

     

    Nous entrons dans la fabrique...Les ouvriers, ouvrières sont déjà au travail

    et découvrons ce qu'est le coir..

    La fibre de coco ou coir (de kayaru, corde en malayâlam) est une fibre végétale, naturelle qui entoure et protège la noix de coco, fruit du cocotier.

    À l'extérieur de la noix, sous une enveloppe lisse, de couleur vert clair ou orange lorsque le fruit n'est pas mûr, tirant sur le brun à maturité, une épaisse couche de fibres ligneuses — le mésocarpe fibreux — entoure la noix et forme une coque sphérique protégeant l'amande blanchâtre comestible. Elle assure aussi la flottabilité aux noix qui tombent dans l'eau, leur permettant d'aller se déposer sur des rivages lointains, pour la reproduction de l'espèce.

    Le « coir » représente les deux tiers de l'enveloppe de la noix de coco, appelée aussi « bourre ». Il est extrait manuellement ou mécaniquement, puis lavé et séché la plupart du temps au soleil ; dont on peut retirer :

    • la bristle fibre, une fibre de coco peignée, longue, dure et rigide provenant de noix bien mûres. Elle est extraite manuellement ou mecaniquement a l'aide de bineuse
    • la brown fiber : la majorité du coir est une fibre courte et plus douce dite matress. Elle est séchée au soleil ce qui lui donne sa rigidité et sa couleur ;
    • la gold fiber, similaire à la bros fiber, mais plus jeune et moins sèche, de couleur dorée ;
    • le « filé de coco » (ou coir yarn en anglais), une ficelle obtenue par filature de fibres de noix de coco qui ne sont pas parvenues à maturité complète, ces fibres étant plus souples

    La fibre de coco, sous-produit de la noix de coco, est utilisée dans l'industrie :

    • comme substrat pour plante et légume en horticulture ;
    • de la brosserie (brosses et balais) dont l'une des matières premières est la bristle fibre ;
    • de la sparterie qui, pour la fabrication de nattes, de carpettes, et surtout de tapis-brosses, et de paillassons utilise le « filé de coco » ;
       
       

    • les brown fibre ou mattress sont employées pour fabriquer des cordages, pour le rembourrage (sièges, literie), pour l'insonorisation (après avoir été latexées) ou bien encore comme combustible.

    Les « bourres » (ou « écales »), après avoir été détachées de la noix, sont groupées dans des filets et mises à tremper jusqu'à 7 à 10 mois dans des fosses ou lagunes. C'est le rouissage, utilisé aussi pour la production de lin et de chanvre, autres fibres végétales textiles.

    L'action des bactéries désagrège la matière gommeuse qui soude les fibres entre elles. Après avoir été retirées des fosses, les fibres sont battues puis séchées au soleil qui leur donne une belle couleur claire. Elles sont alors bonnes à filer pour donner le « filé de coco ». Le filage se fait encore à la main, sur des rouets rudimentaires, principalement en Inde, sur la côte de Malabar dans l'État du Kerala.

    Le premier fil est ensuite câblé en deux brins, mis en écheveaux , teint avec des pigments végétaux, puis mis en bobines ou en balles prêtes à être utilisées dans le pays d'origine ou exportées.

       
     

     

    Les conditions de travail de ces ouvriers qui nous accueillent avec beaucoup de gentillesse et le sourire, sont très pénibles...dans cette fabrique, sous ces hangars aux toits en majeure partie en tôle, surchauffés par le soleil, en pleine chaleur, les hommes torse nu et en dhoti, se démènent sur les métiers à tisser verticaux à traverses et barres de lisse...poids, contre-poids, cordes, sont les éléments dont ils se servent...La barre de lisse permet d’écarter la rangée paire de fils de chaîne de la rangée impaire, pour laisser passer la navette. L’espace entre les deux nappes de fils de chaîne se nomme la foule.

    d'une manière vraiment très traditionnelle et ancienne, spécifique à ce genre de tissage...à deux sur le métier, en hauteur, debouts, devant le tapis qu'ils fabriquent au fur et à mesure, et qui s'enroule sur un gros rouleau, ils s'envoient la navette (genre de grosse pièce de bois à deux bouts sur lequel est fixé et enroulé le fil de trame qui va servir au tissage) la passent entre les deux nappes de fils de chaîne, tirent sur le fil de trame pour qu'il vienne se positionner correctement, et simultanément, soulèvent la barre de lisse , en actionnant le mécanisme des pédales de bois, sorte de grosses poutres carrées verticales, en appuyant dessus de tout leur poids avec un pied, (attention au retour des deux autres qui remontent sous leur jupette ! avec de grands efforts à chaque passage, ramènent la barre de lisse énergiquement vers eux, tassant ainsi les nouveaux fils de trame, qui s'ajoutent aux fils tissés du tapis constitué, repoussent la barre en appuyant à nouveau sur les pédales ,puis se relancent la navette dans l'autre sens, et recommencent ....gestes qu'ils répètent indéfiniment, dans le bruit des mécanismes archaïques, et dans la poussière de fibre.. Ce passage du fil de trame à travers la foule dans un sens et dans l’autre est répété jusqu’à ce que le rouleau de tapis soit terminé.C'est vraiment un travail de forçat...et certainement très mal payé..sans parler de leurs poumons qui doivent être mal en point..

     
       

    Les femmes filent la fibre lavée et séchée, et ensuite, prennent des fils qu'elles torsadent d'une manière particulière, jusqu'à en faire des ficelles...Leurs pauvres mains doivent les faire souffrir à la fin de la journée...il faut regarder la petite vidéo que je mets en fin d'article, vous allez tout comprendre...

    L'heure tourne, et nous reprenons cette route , qui longe des cocoteraies et une jungle assez touffue...Nous commençons a avoir une "dalle" d'enfer, il est presque 14 heures, et le petit déjeûner pris vers 7 heures est loin !!

    Pour nous faire patienter, le guide achète un régime de bananes, distribué dans le bus...Nous devons rejoindre l'hôtel où se déroulera notre séjour balnéaire de fin de circuit, sur 3 jours...

    Puis au bout de cette route qui n'en finit pas...on s'arrête, et on doit descendre du bus..La raison est la suivante..on va entrer dans une cocoteraie très dense, où il y a des petits bras d'eau, et des ornières profondes, pour atteindre notre hôtel en bord de la plage de Poovar..et le bus ne peut pas accéder par là.. 

    Cette cocoteraie est immense et marécageuse...

    Nous descendons du bus, et devons monter dans des minibus de 9 places..Nous sommes plus de 35 personnes, avec bagages..Et il faut les prendre aussi les bagages !..pour le moment, ce n'est pas possible, il va falloir que les minibus fassent plusieurs voyages aller-retour..

     

    On s'entasse là-dedans comme on peut, et en avant !! Yalla !!  Sauf que ces chemins sont des pistes, marquées par les passages des habitants, pour la plupart pêcheurs, et par les roues des petits véhicules, chemins pleins d'ornières et de bosses, de trous d'eau.. Alors, va commencer un  parcours très mouvementé...

    Inde du Sud (17) Kovalam (1)

    Je vous dis pas comment on "décolle" dans ces petits machins, on saute en l'air...les banquettes rudimentaires sont raides, des vrais tape-culs, et on s'accroche comme on peut aux barres métalliques des dossiers de devant, brinquebalés de droite et de gauche, montant et descendant au gré des bosses et des creux.. Ceci pendant 5 à 6 kms !  On se demande où on va dans cette mer de cocotiers..

    Au bout de nulle part certainement ! On ne voit pas la fin de ce chemin, qui ressemble à une piste de moto-cross ! et on crève de chaud là-dedans..

    Inde du Sud (17) Kovalam (1)

    Heureusement que personne n'a de problème de lombaires ou de dos, à ce moment là, (ce qui fut mon cas quelques mois plus tard)  parce qu'on est secoués comme des pruniers, on se croirait dans une essoreuse ! Même si on en rigole, on est quand même un peu inquiets, et en descendant de ces machins à la suspension morte d'épuisement, on a mal partout !!

    Inde du Sud (17) Kovalam (1)

    Enfin, on arrive en vue de l'hôtel.. Le "Isola Coco Beach Resort" de Poovar (Isola porte bien son nom !!)  constitué de bungalows-cottages, disséminés dans des beaux jardins.. avec une belle piscine..

       
       

    c'est pas mal...sauf que ce n'est pas l'hôtel que le voyagiste a vendu à notre responsable de groupe...celui qu'on aurait dû avoir se trouve au bord de la plage de Samudra..

    Inde du Sud (17) Kovalam (1)

    Les bagages ne sont pas encore arrivés...on nous accueille avec un verre de bienvenue (comme toujours une noix de coco à la paille)..et on attend...il est presque 15 heures, on a pas mangé, pas nos chambres, pas nos bagages...

    Inde du Sud (17) Kovalam (1)

    Le guide nous dit d'aller à la salle à manger, car le service va se terminer, et on aura rien eu..donc, faut y aller..on verra pour les chambres ensuite...On arrive en haut de l'escalier d'accès à la salle à manger, qui se trouve au deuxième étage, au-dessus de la piscine, et on nous presse...le personnel n'aime pas faire durer le service plus que de raison, alors, faut speeder...

    Pendant qu'on déjeûne avec une fronde, le guide vient nous distribuer les clefs de chambre..On aura les surprises de la découverte après le repas...

    Si nous ne sommes pas les plus à plaindre, nous avons un rez-de-chaussée dans un bungalow d'un étage, pas trop loin de la piscine, et des lieux de restauration, avec vue sur un bout d'allée de jardin d'un côté, et sur une cour de l'autre, donnant sur l'arrière du bâtiment de la cuisine de l'hôtel...

      d'autres compagnons de voyage sont encore beaucoup moins bien lotis...à tel point que certains refusent les chambres...Ils ont les fenêtres donnant sur la cour des miracles, à savoir les logements du personnel et leur environnement, comportant boites à ordures débordantes, bouteilles de gaz vides,bassines rouillées, bref un vrai bric à brac...donc, ça barde !!  

    Inde du Sud (17) Kovalam (1)

    Les bagages sont arrivés, mais ils vont repartir pour certains,  avec leurs propriétaires (deux ou trois couples) qui vont émigrer, après des heures de palabres entre la déléguée de l'agence , et le responsable de l'agence locale indienne, le directeur de l'hôtel où nous sommes, pour aller dans un autre hôtel jouxtant celui-ci.. on leur attribuera des chambres dans des cottages,  beaucoup plus spacieuses, avec une belle salle de bains, des installations modernes, et la vue sur la mer...Mais le hic, c'est le trajet pour venir à chaque repas...de la marche par les sentiers de la cocoteraie, en pleine chaleur, et une fois, ils ne pourront même pas franchir le portail de séparation entre les deux hôtels, fermé à double tour...pour un peu, privés de repas !! obligés d'attendre que le gardien vienne leur ouvrir le portail. ...Bref, les débuts de l'installation ont été difficiles...Et ce T.O ne sera plus jamais retenu par le responsable du groupe "voyage" avec lequel nous sommes partis..

    Notre chambre est très basique, quoique fonctionnelle...Mais surtout très sombre..on ne peut rester dedans qu'avec la lumière électrique..La clim est poussive, très bruyante, et elle fait un bruit de glou-glou en permanence..à tel point que nous avons cru que c'était le frigo qui fuyait, puisqu'on trouvait de l'eau par-terre devant la porte...mais non, les "techniciens" de service sont venus voir, c'était pas le frigo, mais la clim...Bon...ça s'arrange tout ça...

    à notre arrivée, on a trouvé des bouteilles d'eau dans le frigo...(gratuites)..oui c'est cela...sauf qu'en y regardant de plus près, on a constaté qu'elles n'étaient pas cachetées, et que c'était de l'eau du robinet qu'elles contenaient..pas de problème pour la clientèle indienne (nombreuse) dans cet hôtel, mais pas question pour nous ! Il faut faire attention à tout en Inde..

    La salle de bains est séparée de la chambre (c'était la première fois qu'on voyait ça !) avec une porte donnant dans la chambre, et une autre vers l'extérieur, côté débarras dans la cour...y a intérêt à vérifier que le verrou est bien tiré... Elle comporte une grande douche italienne, des toilettes, un lavabo....Le tout est très propre.

       

    Au sujet de la fermeture de la porte vitrée d'accès à la chambre, le système installé tout en bas de la porte (pratique, faut se plier en deux pour ouvrir ou fermer!!)  est comme toujours archaïque dans ce genre d'hôtel de bord de plage en Inde..un gros cadenas, avec une clé encombrante, verouillant une grande tige métallique, avec targette, qui coulisse mal dans son logement, à cause de la corosion...et finalement, c'est assez facile d'ouvrir le truc si la tige n'est pas bien positionnée jusqu'au bout ...Un peu dans ce genre-là..

    Nous partons à la découverte de l'hôtel et de son environnement...c'est un établissement bien situé en bord de plage, avec une belle piscine, et des jardins luxuriants ...mais l'accès est on ne peut plus difficile...plus facile par la plage que par la route ! D'ailleurs, un service de vigiles veille à ce que les allées et venues soient bien vérifiées, et que des personnes étrangères à l'hôtel n'y rentrent pas..

    Demain, nous aurons le loisir de profiter des installations, (il y a aussi un massage ayurvédique pour les amateurs) et voir les pêcheurs et leurs barques de l'autre côté de la plage qui forme une anse à notre emplacement..le trajet sera fait en bateau..mais ce sera dans le prochain article, si vous voulez bien....! Je vous laisse regarder les photos et la petite vidéo..

    Inde du Sud (17) Kovalam (1)

     

     

     
     
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