• Toujours le mardi 15 octobre 2013, nous quittons Sao Felix,

    pour nous rendre à Cachoeira...

    Cachoeira est une petite ville tranquille dans la région du Recôncavo Bahianais à 120 km de Salvador, face à la bourgade São Felix.

    Elle est réputée pour son patrimoine historique mais surtout pour ses fêtes religieuses connues dans l'Etat de Bahia pour leurs "terreiros de candomblé".

    Le Recôncavo bahianais reste profondément marqué par l’influence africaine. C’est en effet vers cette région que furent autrefois amenés des milliers d’esclaves, venus d'Afrique, surtout pour y être employés dans la production de canne à sucre, par les riches propriétaires colons portugais. 

    Dans la ville de Cachoeira, une manifestation culturelle témoigne du syncrétisme qui s'est opéré au Brésil, principalement dans la région de Bahia. En l’occurrence avec celle de la Confrérie de la Bonne Mort (en portugais "Irmandade da Boa Morte"),

    qui signifie "accompagner les mourants dans leurs derniers instants de vie, et surtout leur donner un enterrement digne". Pendant les années d'esclavage, au début du 19ème siècle, c'était une avancée dans la condition sociale, raciale et religieuse des noirs, qui a survécu jusqu'à nos jours, bravant les difficultés et les interdits. 

     

    la Confrérie de la Boa Morte, une institution dont l’origine remonte à l’époque de l’esclavage, laquelle fusionne les cultes catholique et afro-brésilien.

    Au début du 19ème siècle, après l'indépendance du Brésil, les confréries religieuses catholiques existaient uniquement pour les hommes, (quelquefois pour les femmes, mais celles-ci accompagnant leurs époux).. La Boa Morte va leur permettre d'avoir leur propre confrérie, en créant une assemblée de femmes, "les soeurs de Boa Morte" composées de femmes noires, donc descendantes d’esclaves, ou ex-esclaves elles mêmes.

    Dans la société de l’époque c’est une vraie révolution, à la fois féministe, mais aussi raciale et sociale. Le catholicisme est religion d’Etat au Brésil, et elle ne tolèrait en aucun cas le candomblé, religion animiste considérée comme un culte diabolique. Alors les descendants d'esclaves vont faire un mixage de leurs croyances, avec celles de la religions catholique, en cachant leurs rites sous ceux du catholicisme. Ce qui donnera le condomblé.

    Le fait d’avoir leurs églises, permettait aux esclaves de prouver leur dévotion au catholicisme, à travers laquelle ils espéraient un traitement plus clément, mais aussi de mieux cacher la pratique de leurs propres cultes.  Les femmes de la Boa Morte ont donc réussi cette prouesse de s’implanter comme confrérie catholique, tout en étant adeptes du candomblé.

     

    Séparées par le Rio Paraguaçu, Cachoiera et São Felix forment un seul centre urbain, relié par un pont de fer et planches de bois construit au XIX siècle à l'extrémité de la Baie de tous-les-saints.

    La ville est bâtie sur un coteau au dessus de la rivière, certaines rues sont très pentues. 

     

    Dès le XVI siècle Cachoeira a acquis peu à peu une importance économique avec l'exploitation de la canne à sucre, puis celle du tabac, notamment le commerce du cigare, et a gagné une véritable prospérité dans la vallée.

    Cachoeira vit à un rythme paisible, avec toutes ses activités traditionnelles, ses magasins aux façades anciennes, ses églises et ses ruelles aux pavés de pierres.

    Cachoeira possède de très beaux édifices coloniaux et des églises datant du XVIIème,

    L'ancienne mairie-prison, qui abrite un musée et une galerie d'art baroque

    La nouvelle mairie

    La Préfecture

     

     

    La place où trône un canon (vestige de la seconde guerre mondiale)

    L'ancienne gare au style colonial néo-classique

    La fondation Hansen Bahia (musée et galerie d'art)

     

    La Chapelle "Capela de Nossa Senhora da Ajuda" est la plus ancienne église de Cachoeira.. qui fut très bien restaurée

     

    Le Covento do Carmo, avec son cloître

     

     

     Igreja Matriz de Nossa Senhora do Rosario

    L'église "Nossa Senhora da Boa Morte" (Notre-Dame de la Bonne mort) d'où partent les processions 

     

    et une tradition d'arts de sculptures sur bois.

       

    Les maisons de Cachoeira ont des façades colorées, certaines sont très anciennes,

       
       

    La région est considérée comme le berceau de la samba brésilienne, attendu que c'est ici en effet qu'aux alentours de 1860 auraient surgi les premières manifestations de la samba de roda, genre musical reconnu par l’UNESCO au titre de chef-d’œuvre du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, et, vers 1650, de la capoeira

    Cachoeira est classée monument national depuis 1971.
     
     

    Après cette visite de la ville à pied, nous reprenons le bus pour retourner sur Salvador de Bahia, aller dîner dans un restaurant du Pelourinho...avec une méga surprise !!smile cool

    Mais cela sera dans le prochain article si vous voulez bien..en attendant, je vous laisse regarder les photos ...@ bientôt

     

     
     
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