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              Suite de notre visite à St Barthelemy, sur le katamaran...

     Une fois débarqués, nous allons attendre dans un mignon petit kiosque, que les taxis-bus prévus pour la visite de la ville viennent nous prendre par groupe de 8 personnes..Ils sont déjà là d'ailleurs..Nous sommes le premier groupe, et nous avons de la chance, notre chauffeur est un antillais, natif de l'ile, très très sympa, qui nous donnera toutes les explications en anglais et en français, car nous sommes le seul couple de français dans la voiture..Il nous raconte l'histoire de St Barth, habitée à l'origine par les Indiens Arawaks, puis colonisée au cours des siècles, par les français, les anglais, peuplée d'esclaves noirs, et avant qu'elle soit rendue aux francais, les Suédois prirent possession de cette Ile..Faut-il y voir un rapport entre le fait que le  roi de Suède de cette époque napoléonnienne fut français, le Marechal Bernadotte, (époux de Désirée Clary, ancienne fiancée de Napoléon Bonaparte), qui hérita de ce trône, et fut adopté par le roi de Suède précédent...toujours est-il que plus tard, les suédois rendront l'ile aux français.. Mais le nom de Gustavia est resté de même que d'autres noms de lieux-dits sur l'ile, à consonnance anglaise ou suédoise.. Nous faisons ainsi un grand tour et allons voir les principaux points de vue, très en hauteur, d'où on domine la mer, et les petites criques..c'est magnifique !! certains endroits sont très peu recommandés pour la baignade, la mer est très dangereuse, il y a un courant très fort, et plusieurs personnes se sont noyées ces dernières années..Nous verrons aussi l'aéroport de St Barth, grand comme un mouchoir de poche, les pistes d'atterissages et décollages, tellement courtes que s'il le pilote rate sa manoeuvre, il va direct au bouillon !! Des  petits avions privés font la liaison tous les jours entre les différentes iles..St Barth-St Martin, St Barth-Anguila, et d'autres encore..


    Nous apercevrons de loin, le terrain de la propriété de Johnny Hallyday, (nous n'en verrons que la clôture sur la hauteur, autrement dit, rien !) et aussi quelques hotels prestigieux à 2000 € , la nuit, (ou plus,) sans le petit déjeuner !..Dont l'Eden Rock, encore plus cher que celui de l'Ile Maurice que nous avions vu de loin là-bas!! Situé sur un piton rocheux inaccessible, avec une plage toute riquiqui en contrebas, je me demande bien ce qu'ils trouvent à ce truc là les milliardaires...Mais le snobisme n'a pas de limites !
    Nous verrons aussi de très près, la maison de Rudolf Noureev, le célèbre danseur et chorégraphe, là où il vécut les dernières années de sa vie..Il adorait cet endroit, c'était son havre de paix, tout en haut de la colline, dominant la mer..
    Un constat aussi..aucune piscine en vue... cela s'explique sans doute qu'ici l'eau est désalinisée, puisque c'est l'eau de mer, traitée, qui alimente toute l'ile..alors au prix de 15 euros le m3, on comprend bien que cela reste vraiment un luxe ..ou alors, elles sont bien planquées, dans des propriétés inaccessibles...
    Au cours de notre petit tour de l'ile, nous allons voir quelques habitantes très particulières...des chèvres...le long des routes, dans les fourrés..elles sont en totale liberté, et il est interdit de les capturer encore moins de les tuer !
    Les maisons sont typiques..style colonial pour certaines, avec des colonnes et galerie, et d'autres plus modernes..mais toutes avec des toits en tôle ondulée, peinte de différentes couleurs..cela va du rouge, en passant par le bleu, le blanc et le vert...en principe, la peinture est refaite tous les deux ans environ..il ne faut pas oublier que cette région est tropicale, dont très humide..les charpentes souffrent beaucoup, comme toutes les parties boisées des habitations..donc, on allège..les tuiles sont pratiquement inexistantes ici..on trouve aussi des toitures en shingle, mais c'est beaucoup plus cher, et il faut le changer complètement tous les 10 ans..c'est un gros investissement...Tout ce qui est matériaux est importé..le ciment, la peinture, les parpaings, briques..bref, c'est pour ça que les maisons sont très chères..Pour avoir une belle maison récente et confortable, même pas un palace, il faut compter entre
    500 000 et 1 million d'euros encore plus si c'est une villa de standing..Les maisons en locations sont aussi très chères...il faut compter environ 1500 à 2000 euros de loyer par mois pour une maison de 5 pièces ! 

                      Retour sur le port de Gustavia, où nous avons quartier libre pendant une heure, avant de réembarquer pour prendre le déjeûner à bord, dans une petite anse, "l'anse Colombier", magnifique, à l'abri du vent..
                     Sur le port et autour, on ne voit que des boutiques de grand luxe..quand je dis grand luxe, c'est vraiment ça..Cartier, Van Kleef & Arpel, Dior, Versace etc...Quelques restaurants assez cachés, sans prix affichés à l'extérieur, mais pas beaucoup, quelques boutiques de fringues dont vaut mieux pas regarder les prix sur les étiquettes...J'ai eu un mal fou à dégoter un magasin où acheter quelques cartes postales..(Un bureau de tabac) ..Je n'ai rien vu d'autres comme commerces qui soit à notre portée de bourse...Dans certains villages sur les hauteurs, les habitants du crû, antillais, ou iliens d'adoption, ont leurs petites supérettes..Ici le coût de la vie est inabordable, tout est importé, et pour ces gens là, le tourisme représente la seule activité ..Depuis deux ans, le nombre de touristes a considérablement baissé, et même les rotations en avion aussi...Les américains se font plus rares, ils ne louent plus autant de villas qu'avant..seuls les yatchs de passage sont encore très nombreux..Ils vivent dessus..
                   Nous rembarquons, la femme du skippeur nous attend, avec plein de baguettes fraiches dans les bras, pour notre déjeuner..miam..
    Nous allons donc manger sur le bateau, dans l'Anse Colombier, un endroit vraiment très beau, bien abrité du vent..beaucoup de voiliers et bateaux de plaisance sont ancrés là, au milieu de la baie...Le temps est absolument radieux, le ciel bleu et la mer couleur bleu saphir profond...Après le déjeûner simple mais fort bon et bien préparé, constitué de plats cuisinés embarqués à bord au départ de St Martin, ceux qui veulent faire de la plongée en snorkeling peuvent le faire..tout le matériel est à disposition dans les coffres, tubas, masques, palmes..certains ont pris leur combinaison de plongée perso...(ils sont très prévoyants ces américains...!) Mon mari qui d'habitude est toujours partant pour ce genre d'activité, est un peu réticent..les fonds bougent beaucoup..! la mer est forte, et quelques plongeurs remontent en disant que ça remue vraiment beaucoup...Le jeune gendarme se retrouve nez à nez avec un énorme poisson (dont je ne connais pas le nom) et a la trouille ! Il nous fait bien rire par ses mimiques...
    L'heure tourne agréablement, et le moment du retour a sonné..on rembarque tout le monde, et on largue les amarres vers le large...

    Le temps change très vite en mer...au bout d'une petite demi-heure de navigation, sur les deux heures et demi que compte la traversée vers St Martin, le ciel s'assombrit rapidement, les gros nuages noirs s'ammoncellent, la mer devient grise, et les vagues sont de plus en plus grosses..le katamaran gite de plus en plus...les creux se font plus importants au fur et à mesure qu'on avance..les paquets de mer déferlent sur le pont, et on commence à avoir froid..la petite jeune femme enceinte, épouse du gendarme, aura droit à renvoyer plusieurs fois le contenu de son estomac dans les sacs prévus à cet effet !! C'est fou ce qu'elle est agréable cette petite..elle prend tout avec le sourire...Ella a eu droit à plusieurs "douches" à l'aller, et au retour, c'est le repas qui fait des caprices ! En général, je n'ai pas peur en bateau, on en a pris pas mal au cours de nos différents voyages, de toute nature..petit voilier, grand voilier, kata, ferry, vedette, felouque, barques, zodiac, bateau de pêche.. et bateaux de croisière..mais là, je dois dire que c'est quand même impressionnant..heureusement, je sais que ce type de bateau peut affronter les tempêtes sans trop de risques...des gerbes de flotte surgissent au travers des filets à l'avant et retombent aux abord du carré central, où nous sommes réfugiés, dans un grand fracas ! la douche est assurée, et elle n'est pas chaude...Il ne pleut pas, mais le grain n'est pas loin..Bon, je commence à trouver le temps bien long, et me dis que cela serait encore bien pire dans les petits ferries qui font la navette..ces bateaux- là sont fermés, et à l'intérieur, on est comme dans une boite de conserve ! donc avec un temps comme ça, les gens doivent être tous malades ! (ce qui nous a été confirmé le lendemain par des personnes qui avaient pris le ferry ! Il paraît même qu'une américaine a fait une crise de nerfs..)
    On arrive enfin en vue des côtes de St Martin...Je me dis que l'accostage va encore être délicat, compte-tenu de la très forte houle..et je ne me trompe pas ! Devinez qui va faire les frais de cet accostage difficile ? hein ?...je vous le demande ?... Gagné !! c'est moi !...j'explique..le katamaran après plusieurs manoeuvres, essaie de s'approcher le plus près de la plage... quand je dis au plus près, c'est au moins à 50 m..Je suis la première à sortir du bateau...je commence à descendre l'étroite échelle métallique, dont les derniers degrés sont plongés dans la flotte, les vagues remontent et me mouillent encore une fois le short cette fois plus haut que ce matin..j'ai mon sac à l'épaule, ma banane en cuir à la taille, avec mon apn dedans, les papiers et les pépettes...mon gilet sur le dos, (je caille), mes sandales aux pieds, que j'ai remises pour descendre, car l'échelle est glissante..dans mon sac, il y a ma serviette de plage, les photocopies de nos passeports, et quelques bricoles, casquette, etc...
    Un des deux employés de la compagnie, qui nous attendent sur la plage, s'avance dans les vagues, avec de l'eau jusqu'en haut des cuisses, et me tend le bras pour prendre ma main de libre, la gauche, la droite tenant la rampe de l'échelle...je continue à descendre les marches, je suis sur la dernière, avec de l'eau jusqu'aux cuisses...à ce moment là, le kata, entraîné par le reflux, recule..et une énorme vague qui revient en dessous, par l'arrière submerge toute l'échelle..mon mari, derrière moi, me prend par la main droite, celle qui tenait la rampe..et le gars en bas, me tient toujours la gauche, en avancant en même temps que le kata recule !! "Va falloir la lâcher, crie le gars en bas, lâchez-la monsieur !! c'est très dangereux !!" (le fait est que j'aurais pu passer en dessous de l'échelle, et m'assommer contre les coques du bateau)... Mon mari me lâche, je me retrouve complètement déséquilibrée, et vais valdinguer direct au bouillon !! 
    je me retrouve à plat dos, dans la vague, qui m'enveloppe comme un cataplasme, heureusement toujours tenue par le bras gauche, grâce au gars qui ne m'avait pas lâchée...ce qui a permis que mon sac ne soit mouillé qu'en dessous et encore pas trop..par contre, ma banane en cuir, elle fut bien mouillée...Je me relève comme je peux, trempée comme une soupe, dégoulinant de partout, mon gilet pesant une tonne, et me mets à courir vers le sable, pour me mettre hors de portée des vagues..et je commence à m'essorer comme une serpillère..je me retourne pour voir comment s'en sortent les autres...hé bien, ils tous seront mouillés ! pas autant que moi évidemment, mais quand même, aucun ne descendra du bateau sans avoir pris une rincée, qui du bermuda, qui du short !! 
    Je sors la serviette de plage de mon sac, heureusement, elle n'est pas trop mouillée, et je peux m'en servir pour m'essuyer comme je peux..Il va falloir remonter en voiture, et s'assoir sur le siège, en essayant de ne pas le transformer en piscine ! Je me servirai de la serviette de mon mari pliée en coussin sous les fesses,  et inutile de vous dire qu'à peine rentrée à l'hotel, je me suis mise sous la douche (chaude et pas salée...) pour effacer tout ça..je me dis aussi que j'avais bien vu de mettre les copies de nos passeports sous chemise plastique, ce qui fait qu'elles n'ont pas été mouillées..mon apn, qui se trouvait dans une des poches sur le dessus de ma banane, protégé par le cuir épais, n'a pas été mouillé..ma montre non plus, puisque j'avais le bras gauche en l'air, au bout de la main du mec, par contre le reste...bon, ça a séché, les billets d'euros et de dollars aussi mouarf !!
    Je me souviendrai de ce voyage là en kata...
                    La suite au prochain article si vous le voulez bien..à bientôt, et merci de vos visites et commentaires...
    Je vous laisse regarder les photos ...
         

      

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