• Circuit en Birmanie - Amarapura 2 - atelier de tissage soie

    Toujours la journée du 5 mars 2014... très longue journée de visites...

    Après les visites du début de la matinée, à Mandalay, les batteurs d'or, et la pagode Mahamuni, puis plus tard, le monastère Mahagandayon et le repas des mille moines, à Amarapura

    nous reprenons la route,

    où on peut voir de drôles d'équipages...

    Pour aller visiter une fabrique artisanale de tissage de soie ...

    Amarapura, est une petite ville de 10 000 habitants vivant majoritairement du tissage : il y a des ateliers de tissage artisanal partout, autour de la rue principale. C'est dans ces ateliers que la tenue traditionnelle des birmans est confectionnée..Le longyi (constitué d'une longue et large étoffe drapée autour de la taille, comme une jupe, et qui descend jusqu'aux pieds)  qui peut être en soie, en satin, ou en coton, avec des motif en forme de vagues. Fait à la main, un longyi prend un mois de  travail à deux personnes. Un longyi en coton, tissage mécanique, une demi journée.

    On trouve peu de sources concernant l’introduction de la soie en Birmanie. Selon J.P. Hardiman (Silk in Burma, Rangoon, 1901),  la soie aurait été introduite en Corée aux alentours des années 1100 avant J-C, puis au Vietnam, en Thaïlande et probablement ensuite en Birmanie. Après la conquête de l’Assam par le roi Alaungpaya en 1755, des prisonniers d’origine indienne furent amenés près de Prome (Pyay), pour y tisser la soie (au village de Pauk-Kaung). C’est là que commença à se développer le tissage de la soie puis, la cour encouragea ces tissages et, lorsque la capitale fut déplacée à Ava, d’autres centres de tissage se développèrent.

    L’élevage des vers à soie se développa à Prome, Taungoo, Magwe.  Mais, dans d’autres régions, on importait la soie brute de Chine, comme à Mandalay par exemple.

    Le vêtement traditionnel, le longyi, est toujours porté par les hommes et les femmes de toutes les générations, même s’il est supplanté chez les jeunes ou dans les grandes villes par la mode occidentale. Les hommes le portent avec une veste sans col et une chemise.

    Les longyis des hommes sont souvent faits dans ces tissus à petits carreaux, et tissés en coton

    Les femmes portent souvent un chemisier ainsi qu’un châle, une tunique courte ou un haut assorti, de la même couleur que son longyi.

    Aujourd’hui, bien que la mode occidentale soit bien présente chez la nouvelle génération avec le port du jean, beaucoup de birmans continuent de porter le longyi au quotidien. Les birmanes, très coquettes, apprécient que leurs longyis en satin, en soie ou en coton soient fait sur mesure.

     On peut remarquer qu’il existe des centaines de motifs différents sur les longyis. En fait, les motifs définissent, le plus souvent, l’appartenance ethnique de celui qui le porte et comme le Myanmar est composé de plus de 135 ethnies et que chacune possède son style et son code vestimentaire, on imagine la palette graphique qu’offrent les longyis !

           Le motif favori des Birmans est le lun yakyaw acheik, en forme de vagues entremêlées, qui utilise des centaines de fils de soie différents. Au temps des dynasties, seuls les rois et les reines étaient autorisés à porter ce textile. Les habits royaux étaient alors entièrement réalisés avec des centaines de fils de soie.

    Plus raffiné, plus rare et plus cher que la soie, le « Kyar Chi », fait avec des fibres de la tige du lotus, est toujours fabriqué sur le Lac Inlé.

     

    Dans la série des choses qu'on peut ramener de Birmanie, on trouve les tissus birmans en soie qui sont très renommés, mais bien moins que les tissus en fibre de tiges de fleurs de lotus ! Il s’agit d’un procédé unique de tissage, dont la production est réservée aux vêtements de cérémonie des moines, aux maisons de haute couture birmanes. L'extraction de la fibre se fait à la main.

    On extrait la fibre de lotus en coupant la tige en 2. 

    La fibre est lavée, puis séchée. Ensuite, on l'enroule pour en faire une bobine. Tout cela est fait à la main. La bobine est ensuite placé dans le métier à tisser artisanal.

    La couleur naturelle de la fibre de lotus est beige. Mais elle peut être teinte avec des colorants naturels végétaux (écorces d'arbres, plantes, etc..) l'apparence est un peu comme celle du lin, le toucher est assez rèche... 


     Il faut environ 4 000 tiges de lotus et 1 mois de tissage pour faire 1 écharpe ! C'est pour toutes ces raisons que les étoffes faites avec la fibre de lotus sont très chères. Les tiges de lotus sont ramassées par les hommes sur le Lac Inlé, et il n'y a que là que cette pratique de tissage existe en Birmanie.

    On voit aussi  au Lac Inlé, des étoffes tissées avec de la soie et de la fibre de lotus, dans des coloris très chatoyants, exécutés sur des métiers mécaniques artisanaux

    Nous verrons ces ateliers de tissage de fibre de lotus lors de notre étape au Lac Inlé

     On trouve en revanche bien plus facilement, sur tous les marchés, des longyis, en coton, les tissus traditionnels birmans. 

    Dans l'atelier d'Amarapura, les ouvrières travaillent essentiellement sur des métiers mécaniques, et tissent à la main. Nous n'avons pas vu d'hommes, ils sont généralement employés pour la teinture des fils.

    La navette pour métier artisanal est constituée par un bloc de bois, long de 20-30 centimètres, aux extrémités pointues et un évidemment central contenant la canette ou busette, (bobine de fil de trame). Durant la course sur le métier, la canette déroule le fil devant le peigne.

    Les ouvrières ont une dextérité remarquable pour manier leurs petites navettes, à passer au travers des fils de chaîne devant elles, pour réaliser le tissage...Les petites canettes sont de la couleur du motif qui doit être tissé, au fur et à mesure que le travail prend forme, et qui doit être placé au bon endroit.

    On les voit, prendre une navette, la positionner ici ou là, en reprendre une autre, et ainsi de suite...cela va très très vite

    Leurs mains volent au-dessus des navettes et de la chaîne

     

    Les motifs à réaliser, formes et couleurs, selon des indications précises, figurent sur des shémas qui sont accrochés devant l'ouvrière.

    Certains motifs plus compliqués sont réalisés à l'aide de photos placées devant les tisseuses

    Pour mieux comprendre le système de tissage, voyez la petite vidéo faite avec mon appareil photos...les ouvrières utilisent deux pédales (barres de bois) pour tasser le fil de trame sur la chaîne, à l'aide du peigne, et tirent sur une corde pour amener la nouvelle chaîne devant elle.. On entend à chaque mouvement de la tisserande, le bruit des différentes parties du métier qui grince, ou tintinnabule...et c'est multiplié par le nombre de métiers qui fonctionnent dans l'atelier..

    Le matériel qui sert pour les différentes étapes avant le tissage, est celui utilisé selon des méthodes très anciennes pour l'artisanat

     

    Les fils de soie de toutes les couleurs sont chatoyants et brillent à la lumière...

     

    Vous devez bien vous douter qu'après avoir vu le tissage, on passe dans l'autre partie de l'atelier, côté boutique...et là, les châles, étoles, chemises, tout ce qu'on peut trouver comme vêtements, ainsi que des cravates, nœuds papillon, pochettes, etc.. sont proposés à la vente...Je n'ai pas pu résister, et j'ai acheté une belle étole aux motifs floraux élégants sur fond mauve profond...Je n'avais rien pris en Inde, là je me suis rattrapée..smile 

    Nous quittons l'atelier et partons en direction du Pont U Bein, ou pont de teck...ce sera dans le prochain article si vous voulez bien, je vous laisse regarder les photos et la petite vidéo..

    Merci de vos visites et commentaires, à bientôt

     

     
     
    « Voyage en Martinique - spectacle danses antillaisesCircuit en Birmanie - Amarapura 3 - balade sur le pont U Bein »
    Technorati

    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    16
    Mardi 1er Mai 2018 à 10:59
    Xtian

    Intéressant reportage, merci Jackline

    15
    Mercredi 28 Mars 2018 à 20:23

    les longyi sont superbes. Notre guide en avait 7 ou 8 dans sa valise.

    14
    Lundi 26 Mars 2018 à 20:41

    beau reportage Jackline, quel travail pour faire quelques centimetres de tissu !!! les jeunes filles devaient etre contentes d'avoir des visites !

    bonne soiree et bisous pour toi

    Angie

    13
    Lundi 26 Mars 2018 à 19:05
    Un artisanat très particulier qui propose des tissus somptueux. Je passe vite. Je reviendrai sur les autres articles, car peu de temps, en ce moment. Bises et à + Jackline !
    12
    Lundi 26 Mars 2018 à 15:31

    Magnifique ton billet.Bien documenté et illustré par tes photos prises sur le vif.

    J'ai eu l'occasion de voir le travail et le tissage de la soie.Les belles pièces ne sont pas données mais il ne faut pas oublier que c'est un travail parfois fastidieux et long.

    Trè bonne semaine.

    11
    Lundi 26 Mars 2018 à 11:54

    Bonjour Jackline, quel beau reportage. J'aime la façon dont les hommes portent les longyis c'est très seyant. Pour les femmes ce n'est pas drapé mais les couleurs sont fantastiques, cela me plairait d'en porter.. un travail superbe que font ces femmes et à toute vitesse. Je ne savais pas que l'on pouvait faire des tissus à base de tiges de lotus. Merci à toi pour ce billet et les belles photos.

    Bon début de semaine et bises tout plein

    chatou

    10
    Lundi 26 Mars 2018 à 11:01

    coucou très beau reportage, je suis toujours en admiration par ce travail de tissage - je te souhaite une bonne semaine, pour nous La Manche un ciel bien bleu et l'humidité de ces derniers jours est partie, mes vieux os sont très contents ..mdr - bisous Mamy Annick

    9
    Nadette
    Dimanche 25 Mars 2018 à 15:45
    Super reportage
    Moi je dis que tu nous explique bien
    Bises
    8
    Dimanche 25 Mars 2018 à 14:56
    renejeanine

    bonjour chere Jackline, extraordinaire ce travail de la soie, ces longyis sont de toute beauté ! et les tisseuses bien adroites ! oui dans certains pays il est impossible de voyager en individuel, , barriere de la langue, et difficultés à circuler, on doit pouvoir comme au Vietnam s'adresser à de petites agences, et circuler en petits groupes, avec un guide, et un chauffeur,  c'est l'idéal , merci pour ces belles images et explications, bon dimanche bises 

    7
    Marie-France
    Dimanche 25 Mars 2018 à 14:18

    Bonjour Jackline

    Je te remercie pour ces photos et cette vidéo. Je te souhaite un bon dimanche.

    6
    Dimanche 25 Mars 2018 à 10:50

    Bonjour Jackline

    Une visite très intéressante, j'en avais fait une dans le même style en Thaïlande et j'avais aussi fait des achats en souvenir !

    Merci pour ton partage

    Bises, bon dimanche

    5
    laca
    Dimanche 25 Mars 2018 à 10:46

    je reviens mon ordi vient de s'éteindre à la sauvage faut que je fasse du tri desssus , vais me mettre en pause forcée pas le moment qu'il pète alors que j'ai plein de choses à faire dessus

    je disais que j'adore leurs tenues sorte de sari, superbes les couleurs tout ça ...

    j'ai retrouvé les clefs de maman ouf une bonne chose elles etaient sous son meuble de salle à manger...

    il fait moins beau qu'hier quel dommage, je suis sur l'ordi portable je tape moins vite arf.. enfin c'st mieux que rien, un gros bibi et un bon dimanche bizou flo

    4
    Dimanche 25 Mars 2018 à 10:38

    Super reportage sur la fabrication de ces vêtements originaux !

    Bon dimanche ...
    Bisoux, chère jackline

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    3
    Dimanche 25 Mars 2018 à 09:03

    Hello Jackline

    Je suis hyper tenté par la Birmanie mais à savoir si on peut le faire en individuel ? Les tours operator ne m'intéressent guère. 

    bizz

    Pat

     

      • Dimanche 25 Mars 2018 à 10:28

        On peut toujours faire un voyage comme cela en individuel, mais il faut de toutes manières, prendre un guide si on ne veut pas passer à côté de quelques sites à voir absolument, et pas seulement ceux qui sont les plus touristiques...dans les villages notamment, il vaut mieux avoir un guide qui va traduire car les villageois ne parlent pas l'anglais et encore moins le français évidemment..et il existe des sites de voyages franco-birmans spécialisés proposant un tour du pays, avec la réservation d'hôtels, de guide et de vans...Et il faut aussi obtenir les visas.. Sauf à faire son itinéraire soi-même, avec tous les aléas que cela peut comporter (billets et horaires des bateaux, des avions pour vols intérieurs etc...) bon dimanche Pat

    2
    Dimanche 25 Mars 2018 à 08:45
    beau reportage comme tu sais faire !!!!!!!!! bon dimanche
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :